ADIOUMA DIABATE
Parler d’Adiouma va, en fait, nous permettre de citer plein de gens ! À commencer par Irène Tassembedo, chorégraphe (le lien vers sa page Wikipédia est très éloquent à son sujet, pour ceux qui ne la connaissent pas). Je l’avais rencontrée il y a assez longtemps, à la fin des années 80 : elle faisait en effet partie des amis du groupe Xalam et c’est avec eux que je l’ai connue. C’est une femme joyeuse, exubérante, voluptueuse et généreuse, élève de Germaine Acogny, très reconnue dans son domaine.
Dans ces années-là, j’ai commencé à tisser beaucoup de liens avec de nombreux musiciens burkinabés, et au cours de mes voyages au pays, Irène faisait donc partie des gens que j’allais voir assez régulièrement, et le courant passait vvraiment bien avec elle, son mari médecin humanitaire, et toute sa famille…
Bref, de fil en aiguille, je me suis retrouvé à faire de la musique pour un spectacle qu’elle avait préparé à Paris, avec entre autres le percussionniste de Xalam, Tafa Cissé. C’était au milieu des années 2000, alors que je commençais tout juste à créer de la musique sur ordinateur (en l’occurence avec le logiciel Sonar). Ma contribution s’est donc faite alors à distance (en « distanciel » comme on dit aujourd’hui), pré-enregistré. Mais tout le monde avait trouvé ça bien, et le contact avec Irène s’est fait plus étroit.
En 2012, Irène avait été nommée directrice artistique du FESPACO (biennale du cinéma au Burkina-Fasso), dont elle me demanda aussi d’assurer la partie musicale.
Elle me sollicita, un peu plus tard, pour participer plus directement, selon ses termes en tant que « chef d’orchestre », à la création de la musique de son nouveau spectacle : une adaptation des Bachantes d’Euripide à la mode burkinabée. Ce spectacle n’a pas eu le succès espéré, mais est resté pour moi une fantastique expérience.
Je me suis donc retrouvé, à cette occasion du spectacle des « Bachantes », à la tête d’excellents musiciens. Le batteur, malheureusement décédé, s’appelait Ablo Zon et avait fait partie de Xalam pendant un moment, et d’autres que j’avais déjà rencontrés lors du FESPACO, flûtiste, percussionniste, koriste, chanteur, et une percussionniste et balafoniste (« une » c’est suffisamment rare pour être souligné !), Sali Diabaté qui, momentanément indisponible, s’était faite remplacer par son frère, Adiouma !
Ces valeureux musiciens, que j’admirais, faisaient tous preuve d’une grande déférence à mon égard, tous sauf Adiouma qui, après quelques heures de répétition, commença à me taquiner. Il agissait à l’improviste sur des contrôles de mon clavier, comme la molette de pitch qu’il avait repérée, ce qui me faisait éclater de rire à chaque fois. J’aimais son humour et son caractère enjoué et facétieux, et une première complicité est née à cette occasion. Les répétitions ont duré un mois, et le spectacle a été présenté pendant deux fois quinze jours au Burkina-Fasso uniquement, avec Adiouma alternativement au djembé et au balafon.
On est restés constamment en contact ensuite, jusqu’à ce qu’il décide de venir en France pour suivre une jeune française dont il était tombé amoureux au Burkina : Pauline, (Rouard-Diabaté désormais) avec laquelle il s’est installé d’abord à Paris (ils m’avaient rendu visite à cette occasion) puis à Forcalquier, dans les Alpes de Haute-Provence (04), où ils se sont mariés, ont eu une maginifique petite fille, et où ils ont lancé leur projet de spectacle auquel ils ont souhaité m’associer en septembre 2019 (extrait ci-dessous).
Adiouma & frères, Forcalquier 2019
(photo G. ATHANASE, CC)
Adiouma, frères et amis, Forcalquier 2019
(vidéo G. ATHANASE, CC)