STEVE HILLAGE

Notre histoire avec Steve Hillage a commencé par une rencontre via Tim Blake en 1979. J’avais été accompagné chez Steve par la compagne de Tim. Il était en train de réaliser son album « Open » auquel j’allais peu après être amené à participer. Je n’étais pas le seul joueur de synthés sur ce disque (sur lequel je suis crédité en tant que « special guest » pour mes prestations au « Prophet synthesizer » et pour le « First Moog Solo on « The Fire Inside », sur la pochette du vinyle). On peut entendre ci-contre ce titre, sur lequel Dave Stewart avait pris en charge le deuxième solo de Moog. La compagne de Steve Hillage, Miquette Giraudy, assurait par ailleurs très largement le pupitre des synthés, jouant, comme Tim, et entre autres du VCS3.

Steve Hillage et Miquette Giraudy, 2010 (cc MIXTRIBE)

Steve Hillage et Miquette Giraudy
(photo MIXTRIBE, 2010 CC)

Miquette est une femme charmante, gigantesque, avec une voix toute fine, très douce qui contraste avec son physique. Elle a beaucoup d’humour et ils m’ont accueilli tous les deux très chaleureusement.

Je ne me souviens pas si c’est dans la foulée de cette première rencontre, ou à l’occasion d’un deuxième voyage que nous avons été enregistrer l’album au studio Ridge Farm.

Musicalement, ce que j’apprécie chez Steve, c’est qu’il a aussi un grand sens de l’humour dans son jeu. J’aime beaucoup cette caractéristique, trop peu répandue, et dont le représentant le plus fameux était évidemment Zappa qui en avait fait le titre d’un album : « Does Humor Belong in Music? », mais pour laquelle on pourrait aussi citer Spike Jones, Hoffnung, voire Erik Satie, ce dernier ayant presque plus d’humour dans le titre de ses œuvres (et dans ses indications d’exécution) que dans la musique proprement dite (quoique cela dépende aussi des œuvres !).

Les textes de Steve ne sont pas, à proprement parler, « drôles », ils seraient plutôt légers. Sa musique, par contre en est pleine : dans le morceau « Hello Dawn » qui ouvre son album « Motivation Radio », son solo de guitare me fait rire à chaque fois que je l’écoute, parce qu’il commence par des notes répétées à la suite d’une petite appoggiature, six ou sept fois, laissant perplexe avant qu’il enchaîne sur un des solos virtuoses dont il a le secret. Je vous en propose l’écoute, calée sur le début du solo dans ce lien. De son côté, je crois que c’est ma manière d’imiter la guitare électrique sur le Mini Moog qui lui a beaucoup plu.

Par la suite, j’ai rencontré ses musiciens : le batteur et percussionniste Andy Anderson, le bassiste Paul Francis et Dave Stewart qui assurait principalement la slide-guitar et le contrechant… mais je n’ai pas travaillé avec eux. Mes synthés ont été rajoutés après coup au studio Ridge Farm, qui comme son nom l’indique se trouvait à la campagne ce qui nous a valu un épisode très « campagnard » : à un moment l’ingénieur du son, Mike Dunn, pousse un cri et nous annonce « There is a mouse in the mixing board » : il y a une souris dans la console de mixage ! Elle s’était introduite là-dedans et on la voyait passer à travers les faders. Tout un programme !

Steve et Miquette disposent de deux sites internet dédiés à la promotion de leurs œuvres : Mirrorsystem d’une part et Système 7 d’autre part. Visitez-les pour en apprendre plus à leur sujet et écouter des exemples récents.

H

Tim Blake

I

Frank Zappa