À la fin du mois d’août, j’ai été invité par Mokhtar Samba à participer à une rencontre et à un concert avec le big band de la WDR (Westdeutcher Rundfunk) la radio-télévision d’allemagne de l’ouest, basée à Cologne. Une sorte d’intermédiaire entre l’orchestre de Radio-France et l’ONJ (Orchestre National de Jazz) chez nous et pour résumer : de sacrés bons musiciens, sous la direction et les arrangements de Michael P. Mossman ! Mokhtar (pour le détail de notre histoire commune, reportez-vous à la page « rencontres » que je lui ai consacrée) était accompagné pour l’occasion d’une rythmique africaine : Rhani Krija, Reda Samba (fils de Mokhtar) aux percussions, Henri Dorina à la basse et Woz Kaly au chant. Nous étions un peu inquiets de cette rencontre : dans ce big band, ils sont tous lecteurs à vue et évidemment je ne le suis pas, par contre tout en maîtrisant parfaitement leur jazz, ils ignorent tout des rythmes africains ! En fait tout s’est très bien passé, le concert a été un réel succès, et le mélange des genres a, une fois de plus, bien fonctionné. la WDR a mis en ligne un morceau de la répétition générale (Suite for Africa), dans lequel je prends un chorus assez long au CS01, et un morceau du concert (Emmatéo) dans lequel j’assure seulement les accompagnements synthétiques. Merci à eux tous.
J’ai été invité avec Lama Gyurmé à New-York, le 11 septembre dernier, pour accompagner de chants tibétains le coucher de soleil sur la ville (à une date très symbolique), dans le cadre d’une « fashion weel » un peu décalée organisée par Givenchy (ils avaient aussi invité, en prélude à leur défilé, des groupes vocaux ou chanteurs de différentes autres religions). C’était intéressant mais nous n’avons été crédité que d’un entrefilet par l’AFP.
Entrefilet inséré, en fait, dans un article consacré au Festival pour la paix qui se déroule ce week-end à la Grande Pagode du Bois de Vincennes, siège de l’Union bouddhiste de France, et auquel je vous renvoie dans ce lien pour plus de détails.
À l’occasion de mon voyage récent au Bénin, destiné à participer à la réalisation de l’album du Gangbé Brass Band dont j’avais déjà parlé précédemment, j’ai été interviewé par une radio locale de Cotonou, Radio Tokpa, en préambule à la présentation de l’album et du groupe par leur leader, Athanase Dehoumon. Gérald me dit que leur montage audio met bien en valeur mes rapports avec l’Afrique en général. Cliquez ci-dessous pour l’écouter.
Je reviens d’un voyage au Burkina Fasso et au Mali, qui ne comporte pas de fait marquant mais qui confirme mon attachement de plus en plus fort à ce continent et que je souhaiterais expliquer pour éviter d’être associé aux phénomènes de mode qu’on a pu connaître dans les années quatre-vingt chez de nombreux musiciens… Il s’agit d’histoires d’amitiés, de goût pour des cultures, des ambiances, et des manières de voir la vie…
Prenons pour exemple le rire, très différent du rire toujours un peu contraint que nous pratiquons ici, et qui faisait dire aux colons autrefois que les africains sont « de grands enfants qui s’amusent de tout »… comme le rappelle François Béranger dans sa chanson « Mamadou m’a dit ». On dit que le rire est le propre de l’homme, il est pour moi non pas un signe de puérilité mais au contraire la plus haute expression de leur humanité.
Au Burkina Fasso (et dans les pays voisins) il y a une relation entre les différents peuples qui s’appelle la « parenté à plaisanterie ». C’est un droit accordé de s’insulter faussement, et c’est par la plaisanterie qu’on arrive à régler des conflits entre personnes. Ça doit correspondre à des codes précis qui m’échappent, mais il n’est pas rare d’entendre quelqu’un dire à quelqu’un d’autre « tu es mon esclave », d’une manière qui est perçue comme une plaisanterie et qui sert à dédramatiser les rapports entre les gens surtout ayant des habitudes ou des modes de vie différents. Ça remonte très loin dans l’antiquité africaine et c’est très bien décrit dans une page wikipédia spécifique accompagnée de liens intéressants
Le rire de joie, en Afrique, éclatant et spontané, peut intervenir avant même de dire bonjour à quelqu’un qu’on n’a pas vu depuis une semaine. Le rire occidental, par contraste, est désormais soit sarcastique, soit associé à un comique mais qui n’existe plus vraiment depuis que Raymond Devos, Desproges ou Coluche nous ont quitté.